mardi 1 janvier 2013

Christophe Kantcheff 

Vous aviez une philosophie générale ? J’ai beaucoup cherché sur les sites. Des manifestes, des éditoriaux inauguraux. On en trouve par exemple sur Débordements. Mais le vôtre, pour ce qui est du premier édito, s'il parle à la fin de ce que Débordements veut faire, reste très succinct… 


Raphaël Nieuwjaer

La philosophie générale, notre ligne éditoriale n’est pas de privilégier tel type de films, se spécialiser dans ci ou ça. L’idée forte était plutôt de prendre le temps de parler des films – parce qu’on n’est pas suffisamment nombreux pour aborder toute l’actualité et que, d’une certaine manière, ça ne nous intéresse pas du tout – c’était vraiment d’essayer de prendre ce temps pour répondre présent à la proposition que peut nous faire un film, essayer de vraiment réfléchir, ne pas se limiter à un format d’un certain nombre de signes. La proposition forte sur le site – qui peut en rebuter certains – c’est de faire des textes assez longs, j’espère relativement exigeants, prendre le temps de parler des films, ne pas parler de tout.

Finalement, par mois, on publie trois ou quatre critiques au maximum, qui ne sont pas forcément les grands films du mois, pas forcément le dernier Resnais, ce n’est pas forcément le film d’auteur du mois, ce sont des films qui nous ont retenus pour une certaine question, ça peut être des comédies américaines qui en elles-mêmes ne sont pas forcément très bonnes mais qui peuvent nous interroger, poser des questions dans un système plus général de la comédie américaine, après, ça peut être le film en soi.

L’idée, c’est de prendre le temps de la critique et ne pas subir l’actualité quitte à ce qu’il y ait plein de trucs qui passent à l’as. On ne défend pas forcément de chapelle auteuriste. Comme on est peu nombreux, on peut partager un certain nombre de goûts.