Ceci dit (au bas mot)


Ecrits sur du plan… 
L'un dans l'autre mais pas seulement



Sidy Sakho

photo © Francesco Capurro, 2008
Si j’écris essentiellement pour le net, mon rapport à la critique de cinéma reste secrètement lié aux revues papier. C’est en découvrant les Cahiers du cinéma que j’ai compris que l’émotion suscitée par un film pouvait donner matière à une vraie création littéraire. L’écriture sur un film, quel que soit le support, est l’engagement dans un processus d’interrogation de son propre imaginaire, une négociation de nos propres visions avec celle du cinéaste, accessible à tous. S’y confondent la restitution par le mot de l’atmosphère spécifique du film et les bifurcations de notre regard. C’est ce qui me motive à écrire et à m’intéresser encore à ce qui s’écrit un peu partout sur le cinéma.

Serge Daney ? C’est par lui que m’a semblé se dessiner, à la lecture de ses textes, la promesse d’une conversation avec le monde (celui des images, le nôtre) à la lumière d’une trajectoire intime. « Le travelling de Kapo », texte terminal mais très vivant, par la corrélation qu’il propose entre la place d’un seul homme dans le monde et les images de ce monde, était comme une bouteille à la mer pour les générations à venir. Vingt ans après, un retour sur ce dernier message ne me semble pas incongru.

Sidy Sakho
bloggeur, fondateur de Ceci dit (au bas mot)