Débordements





Raphaël Nieuwjaer

photo © Manon Lemonnier, FIF 85 2012
Lorsque nous avons commencé Débordements, l’un des commentaires a été : « C’est un peu élitiste. Connaissent-ils Daney ? »

Avant même de constituer une référence précise pour notre projet, Daney était un horizon pour nos rares lecteurs – et, peut-être aussi, le genre de sésame qui n’a plus besoin d’être questionné, ou lu. D’autres dans la rédaction le fréquentent plus assidûment que moi. Pourtant, c’est à lui aussi que j’ai songé pour nos premiers éditos – à la création de Trafic, en particulier.

Il nous est en effet apparu qu’une revue en ligne n’a de sens qu’à prendre son temps - c’est-à-dire répondre à une urgence. Non celle de l’actualité, mais du désir suscité par un film, une série,... Et tant pis / tant mieux si nous ratons des choses, ou sommes « en retard »... Il nous arrive d’être – momentanément – satisfait d’un texte. Mais cela ne serait rien si nous n’avions discuté, douté, retravaillé,...

Daney, oui, mais aussi tous les autres, aux Cahiers, à Libé, à Trafic, avec lesquels s’est construite sa pensée. Revue en ligne, et non blog : pour cette drôle d’articulation du je / nous toujours à construire. Avec le cinéma comme horizon, mystère, présence, question...

Raphaël Nieuwjaer