lundi 31 décembre 2012

Christophe Kantcheff 

Christophe, parlez-nous de la fondation d’Accréds et de sa philosophie.


Christophe Beney

Nous avons une ligne éditoriale extrêmement claire. Ça se résume en une phrase qui est l’actualité des festivals de cinéma. Donc on parle des films et de ceux qui les font tout simplement sous l’angle des festivals. En même temps, on relaie tout ce qui a trait à la vie des festivals, à l’organisation des rencontres, leurs créations, leurs suivis… Ça a été le fruit d’un long cheminement intellectuel mais il nous est apparu comme une évidence que le seul moyen de relayer efficacement l’actualité des festivals, c’était de passer par le numérique. Le papier était trop rigide par rapport à notre approche.

Je vais prendre un exemple simple : prenez un film comme Tabou qui est projeté demain au festival et que je vous conseille vivement. Tabou est un film qui aura eu une longue vie en festival avant de sortir à la fin de l’année en France. Il a été présenté à Berlin, à Paris Cinéma, ici à La Roche-sur-Yon, et dans d’autres festivals. Si on parle de ce film dans une publication mensuelle papier, comment fait-on ? 

On en parle en février une première fois, puis on en reparle en juillet quand il refait l’actualité d’un autre festival, on reprend les mêmes articles ou on en écrit d’autres, on en remet une couche et on refait ça encore une troisième fois, une quatrième fois. Ce n’est pas possible. On a besoin de pouvoir s’appuyer sur une base de données, qui n’est pas rigide, qui peut être complétée mais dans laquelle on peut puiser ensuite en mettant en avant certains titres, certaines rencontres en fonction de l’actualité qui est guidée par la vie des festivals de cinéma. Pourquoi fait-on ce choix du numérique ? Ce n’est pas seulement un aspect pratique, c’est aussi une raison technologique. 

Je ne suis pas foncièrement un Apple addict (si, en fait, je suis un geek, mais c’est accessoire) mais il y a une espèce de petit Jésus technologique qui est arrivé sur terre qui est le Ipad, c'est vraiment l’avenir, pour moi, de la parole, du papier et de la vidéo. Quand les prix seront un peu plus démocratisés, ça permettra à tout le monde d'avoir accès aux multimédia, d'où qu’ils soit. En particulier avec le développement des réseaux Wi-Fi, de la 3G, de la 4G. 

Donc, les outils sont là. Si on avait parlé de la critique sur internet il y a dix ans… vous imaginez, vous êtes devant votre ordinateur qui fait plus ou moins un bruit de tondeuse, qui bugue une fois sur deux si vous avez un PC… Le choix est vite fait entre lire des critiques là-dessus, aussi bonnes soient-elles ou feuilleter sa publication habituelle aux toilettes, dans son salon, dans les transports en commun. Donc si on se développe sur internet, en tout cas pour ce qui nous concerne à Accréds, c’est aussi parce que la technologie est là, elle est à portée de mains, il n’y a pas de raison de freiner, en quelque sorte.