lundi 31 décembre 2012

Christophe Kantcheff

Puisque vous soulevez cette question-là, je voulais justement vous parler de l’idée qu’une vraie partie de votre travail est journalistique. Est-ce que ça impose que vous cherchiez quand même des informations en avant-première, du coup l’effet un peu scoop, ce qui signifie avoir des relations assez privilégiées avec les directeurs de festivals ? Et sous-question, puisque vous venez de l’évoquer, est-ce que le fait d’être invité influe sur les critiques que vous pouvez faire des films qui sont présentés ?


Christophe Beney

En ce qui concerne la première question, meilleures sont les relations avec les festivals, plus tôt arrivent les informations. C’est un échange de bons procédés. Maintenant, il y a des calendriers qui sont respectés, donc on peut se passer du copinage. Le tout c’est d’être réactif. Par exemple, quand on annonce la sélection du festival de Cannes, il faut simplement être là dans la conférence de presse, relayer tous les titres qui sont donnés en temps réel sur twitter et sur Facebook, préparer en parallèle l’article – on est trois chacun sur notre écran – et activer l’article sitôt la conférence de presse finie. Là, comme vous dites, on est dans le scoop. Pour parler vulgairement, à ce moment-là, on fait du clic. Les gens ont envie de connaître à midi une la sélection officielle de ce festival. A midi deux, vous êtes déjà périmé, vous êtes déjà un synthétiseur, c’est-à-dire une phrase qui défile en bas sur e‑télévision. A midi trois, vous êtes oublié, on est déjà passé à autre chose. Donc il faut être réactif immédiatement.


En ce qui concerne nos relations avec les festivals, il nous arrive d’être invités par des festivals, et on leur en est reconnaissants évidemment, mais la condition sine qua non, c’est une liberté totale en matière éditoriale. Si un festival nous invite, évidemment on parlera de lui, puisqu’on en a envie, sinon, on ne ferait pas ce travail, mais c’est une liberté totale.