lundi 31 décembre 2012

Christophe Kantcheff 

C’est comme s’il n’y avait pas de rapport de force entre les intervenants, entre les critiques, même débutants, comme s’il n’y avait pas d'oppositions idéologiques. Il ne faut pas réduire ça à des questions de personnes, des antagonismes psychologiques mais plutôt à des positions défendues. Le terme d’allié est tellement consensuel quand il est distribué à tout le monde que je m’interroge personnellement… Mais je ne crois pas être le seul à m’interroger sur cette absence de vision-là…


Sidy Sakho

Certes, mais c’est pour ça que je veux revenir à l'origine de cette initiative, qui ne peut pas être détachée de celle du blog lui-même.

Au départ, mon but était le plus simplement du monde d'échanger, par le biais d'une interview, avec des critiques avec qui j’avais envie de parler de cinéma et d'écriture depuis longtemps, dont certains sont même à l'origine de mon propre désir d'écrire aussi. Donc la question de l’opposition, je ne me la posais pas du tout, je tiens vraiment à être clair et très honnête sur ce point. Je voulais juste interroger des personnes que j’avais beaucoup lues pour la plupart, parmi lesquels figurent d'ex-collègues devenus amis (ou pas), d'autres jeunes critiques dont j'ai repéré les articles sur d’autres sites... Cette question de l’opposition s'est donc infiltrée au fur et à mesure, un peu à mon corps défendant. Du coup, elle me dépossédait, ou plus précisément allait commencer peu à peu à me déposséder de ma propre envie de départ. C'est je crois à partir de la publication de mon entretien avec Jean-Michel Frodon, qui a pas mal fait réagir en raison de son manque de rapport "évident" avec par exemple Arnaud Hallet, le fondateur de Zinzolin, que j'ai commencé à prendre autant de temps à mener cette série qu'à justifier le choix de mes invités.

S’est alors, seulement à ce moment précis, posée la question de ce qui distinguait ou réunissait réellement tous mes invités. Comment, dès lors, ne pas en tenir compte, de cette question ? Aussi, depuis quelques entretiens, j’invite de plus en plus les participants à  me faire part s'ils le souhaitent de ce (ceux) contre quoi  (qui) ils écrivent plus ou moins consciemment. 

Raphaël s’en est donné à cœur joie et je trouve ça bien. Il refuse l’idée d’adoubement d’internet par la presse officielle et c’est tout à son honneur. Je trouve ça très bien bien de suivre sa propre ligne en sachant que l’on n’a besoin d’aucune forme de légitimation.